Par un beau matin frais et ensoleillé, nous partons du collège, direction le musée d’Orsay, dans le VIIe arrondissement de Paris. M. Bonhomme et M. Prévost encadrent pour leur plus grande joie les 23 élèves présents et excités à l’idée de découvrir l’exposition sur deux peintres rivaux de la fin du XIXe siècle : Manet et Degas, deux artistes brièvement parcourus au cours de la séquence sur le réalisme.
Nous arrivons au Musée, accueillis par une conférencière à la voix douce et bienveillante. Elle nous propose de commencer la visite en nous expliquant l’état d’esprit de ces deux peintres : alors qu’il étaient au début liés par une profonde amitié, fréquentant les mêmes milieux et évoluant dans les mêmes cercles d’amis, une grande tension éclate au moment de la parution d’un oeuvre dessinée par Edgar Degas en l’honneur de son ami Edouard Manet, qui représente sa femme Suzanne jouant au piano. Que n’avait-il fait de mal ! Son apparence déplait fortement au mari, Edouard, qui estime sa femme enlaidie ; furieux, il décide de déchirer une partie de la toile, notamment le visage de son épouse. C’est le début d’une rivalité entre les deux peintres.
Tous les opposent ! Alors que l’un, Manet, aime les femmes, la mondanité, la reconnaissance sociale, l’autre, Degas, est plus timide, discret et fuit les festivités. Pourtant, ils ne cessent de rivaliser dans la peinture de la société de leur temps, dessinant les mêmes sujets sociaux !
Courses aux chevaux, scènes de café, toilettes intimes, prostituées... Pour une même scène, les regards sont différents : alors que Degas aime les tons neutres voire tristes, presque maussades, Manet raffole de la couleur, du peps, de la vivacité.
Les élèves ont aimé ainsi l’oeuvre de Manet, Olympia représentée nue et allongée sur son divan, ou encore les scènes de famille et les courses de jockey au bois de Boulogne !
Ils ont pu suivre l’itinéraire de vie de ces deux peintres, à la fois en matière de vie privée mais aussi de choix picturaux : Manet fonde l’impressionnisme et se voue pleinement à ce nouvel art, tandis que Degas tente de s’émanciper du réalisme en tendant vers l’impressionnisme, mais c’est avec beaucoup de difficulté qu’il peine à se faire une place dans ce milieu, en raison des relations houleuses qu’il tient avec Manet...
Les élèves ont trouvé cette exposition intéressante, mais un peu longue.. Il faut dire qu’ils ont été courageux en restant debouts presque 3h pour sillonner près d’une centaine d’oeuvres ! Les plus téméraires ont même poursuivi en visite libre, sous la houlette de Mme d’Espalungue : nous nous sommes embarqués dans les méandes du rez-de-chaussée pour découvrir quelques oeuvres mythologiques, comme Dante et Virgile aux Enfers d’ Eugène Delacroix et Orphée de Gustave Moreau qui en ont fasciné plus d’un, tandis qu’un autre groupe s’est dirigé vers l’orientalisme, sous la bonne direction de M. Prévost. Pendant ce temps, M. Bonhomme a rappelé aux élèves restants l’historique du hall du musée, ancienne gare desservant la région du sud-ouest !
Peu après, nous nous sommes mis à arpenter la Seine pour aller déjeuner au jardin des Tuileries ! Délicieux moment où nous devons le dire, nos élèves se sont très bien tenus, déjeunant dans le calme et la propreté. Puis, nous nous sommes dirigés vers le Louvre et avons immortalisé avec une belle photo la classe devant la Pyramide. Nous sommes ensuite passés devant le temple protestant de l’Oratoire, que nous voulions visité mais il était malheureusement fermé... Un petit temps de distraction sur les colonnes de Buren, derrière la Comédie française, a été plus qu’apprécié par les élèves, s’amusant à prendre leur plus belle pause sur l’une d’entre elles ! Enfin, nous avons tranquillement déambulé dans les rues avoisinant le centre Pompidou de Beaubourg pour nous diriger vers le retour, en terminant notre parcours par une courte halte devant Notre Dame de Paris !"